J’avoue ne pas avoir tout compris dans cet ouvrage, qui traite du souhait avorté d’un anarchiste ukrainien (Nestor Makhno) de tuer Joseph Kessel, au simple prétexte que ce dernier aurait écrit un ouvrage dénonçant ses exactions antisémites. On nage ici entre délires russes,alcool à outrance, bars louches et opium… donc en pleine divagation. C’est à croire que l’ouvrage lui-même a été écrit sous LSD. J’en ressort perplexe.

Extrait choisi :

« Comme on n’ose pas toujours entrer dans un commerce vide, les flâneurs du samedi soir poussaient maintenant la porte en s’installant aux tables encore libres, attirés par les grognements de l’ourse, mais encore plus sûrement par l’instinct grégaire. On mangeait des zakouskis, du koulibiak, des pirojkis et du poulet à la Kiev, bref on mangeait n’importe quoi à condition de respecter l’allitération en [k]. On mangeait aussi du caviar, sauvage bien entendu, parce que la mer Caspienne n’avait pas encore été vidée de ses esturgeons, la mer d’Aral de son cœur, les montagnes du Caucase n’avaient pas encore été décapitées, le cours de fleuves inversé ni les lacs creusés à coups d’explosions nucléaires. Chaque chose en son temps. En vérité, on mangeait surtout pour continuer à boire et on buvait comme il se doit pour oublier, au point que plus personne ne se souvenait de rien, rendant ainsi le rôle du narrateur particulièrement important dans cette histoire, car il faut bien que quelqu’un se souvienne pour ceux qui ont choisi de tout effacer. » 

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